En France, les prêts à taux fixes sont encore souscrits très largement et représentent plus de 95 % de l’encours total de crédits. Les Français sont assez frileux pour emprunter à taux variable, au vu du caractère aléatoire que représente ce type de financement, pourtant dans certains cas cela peut être bien plus avantageux qu’un taux fixe.
On a tendance à assimiler taux variables et taux révisables de la même façon, or il y a une légère différence entre les deux :
– Le taux variable suit l’évolution du taux de référence. Il peut alors augmenter ou diminuer pendant la durée du prêt selon les taux d’intérêt du marché.
– Tandis qu’un taux révisable est révisé périodiquement, comme lors de la date d’anniversaire du contrat par exemple, en fonction de l’indice sur lequel il a été indexé.
Ils peuvent représenter certains avantages en comparaison avec un crédit immobilier à taux fixe : les mensualités du prêt peuvent être moins élevées au début du crédit.
Étant donné que ces taux profitent des fluctuations du marché : lorsque les taux baissent, les mensualités diminuent également, dans ces cas-là, l’emprunteur est avantagé, inversement en cas de hausse de l’indice ou du taux de référence les mensualités peuvent évoluer défavorablement.
Vous pouvez également choisir de garder la même mensualité de remboursement, dans ce cas, c’est la durée de votre emprunt qui sera modifiée.
Il est possible toutefois de se protéger d’une hausse trop brutale avec des prêts capés +1/+2.
L’inconvénient principal réside dans l’absence de visibilité sur le coût total du prêt.
Le taux révisable en France
Les taux révisables étaient très populaires en France dans les années 90 surtout pour les prêts immobiliers, et pour cause, les emprunteurs étaient attirés par les taux d’intérêt bas que proposaient ces taux, étant parfois inférieurs de 2 points aux taux fixes.
Cependant, avec la crise financière de 2008, les taux d’intérêts ont flambé et ont augmenté considérablement les mensualités des ménages qui avaient un crédit à taux variable non capé. Cette période a incité les autorités à renforcer les réglementations et à mettre en évidence les risques que pouvaient entraîner ces taux.
Les emprunteurs doivent être conscients des risques associés aux prêts à taux révisable et s’assurer qu’ils sont en mesure de faire face à une augmentation des paiements mensuels si les taux d’intérêt augmentent.
Aujourd’hui, les prêts à taux révisable sont toujours disponibles en France, mais ils sont de plus en plus rares en raison de la réglementation accrue et de l’incertitude économique.
Souvent associés à cette crise, les taux révisables avaient donc presque disparu des radars, mais au vu de la conjoncture actuelle, les taux révisables et variables peuvent s’avérer beaucoup plus intéressants que les taux fixes. C’est quand les taux d’intérêts sur les prêts à taux fixes sont au plus haut qu’il faut profiter des taux variables ! Ils ne peuvent que baisser.
Les différents types de taux variables
En France, il existe plusieurs types de taux variables :
– le taux variable capé : ce type de taux est plafonné de 1 % à 3 %. C’est-à-dire que le taux peut suivre l’évolution du marché, mais ne dépassera jamais le niveau fixé dans le contrat, aussi bien à la hausse qu’à la baisse.
– le taux variable révisable : comme énoncé plus haut, le taux révisable est révisé à intervalles réguliers en fonction de l’indice de référence sur lequel il est indexé. Les mensualités des prêts peuvent donc varier à la hausse comme à la baisse.
– le taux variable plafonné : il est similaire au taux capé, mais contrairement à ce dernier, il peut varier à la baisse mais sera plafonné à la hausse.
– le taux variable non capé : il suit l’évolution du marché, et n’a pas de limite que ce soit à la hausse comme à la baisse. Ce type de taux est bien plus risqué car il peut entraîner une importante variation des mensualités.
L’impact des taux variables sur l’assurance emprunteur
Avec un prêt à taux variable, le montant restant à rembourser diminue plus ou moins vite en fonction des variations du taux d’intérêt.
Si les taux d’intérêt augmentent, alors la durée du prêt peut être rallongée. Une telle situation aura obligatoirement un impact économique sur votre assurance de prêt .
Si la durée de remboursement du prêt est rallongée (maximum 5 ans supplémentaires), l’assurance de prêt continuera à couvrir les emprunteurs dans les mêmes conditions initiales du contrat (sans nouveaux examens à réaliser) durant l’allongement de la durée de son prêt.
Dans le cas contraire, si le taux de crédit baisse, en impactant la durée du prêt, le coût total de l’assurance de prêt sera diminué aussi, vous aurez moins d’échéances mensuelles à verser.
La part de taux révisable dans la production de nouveaux crédits en France
(source : BCE)
Comme on peut le voir sur le graphique ci-dessus, la France est bien loin derrière les autres pays de la zone euro. Et nous pouvons également constater que la production en taux révisable remonte assez significativement dans les autres pays d’Europe, avec une mention toute particulière pour l’Italie.
Ce phénomène peut s’expliquer de différentes façons :
Tout d’abord pour des questions de culture : comme évoqué plus haut, les Français ont tendance à préférer les taux fixes, leur apportant une plus grande stabilité financière, de plus, cela les rassure quant au coût total de leur emprunt. Contrairement aux emprunteurs italiens ou espagnols qui sont plus disposés à prendre des risques.
Ces dernières années, les taux d’intérêts en France ont été historiquement bas, ce qui explique que les emprunteurs se soient naturellement orientés vers les crédits à taux fixes. La souscription d’un prêt à taux révisable n’avait, de ce fait, aucun sens.
En revanche, les ménages ont vu baisser significativement leur capacité d’emprunt.
Si nous considérons qu’aujourd’hui le risque de hausse est plus mesuré, il peut sembler opportun de parier sur une stagnation ou une baisse des taux courts servant de référence aux financements à taux révisable.
C’est donc, peut-être, le moment idéal pour souscrire à ce type de crédit immobilier à taux variable !
Il nous semble pertinent d’emprunter partiellement ou totalement en taux révisable. À l’inverse de la bourse, c’est quand le marché est haut qu’il semble judicieux de faire le pari d’une baisse à venir.
Au vu de la montée des taux fixes, êtes-vous prêt à prendre le pari ?
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